Äîêóìåíò âçÿò èç êýøà ïîèñêîâîé ìàøèíû. Àäðåñ îðèãèíàëüíîãî äîêóìåíòà : http://www.philol.msu.ru/data/texts/text5_french.pdf
Äàòà èçìåíåíèÿ: Wed May 27 22:16:41 2009
Äàòà èíäåêñèðîâàíèÿ: Tue Oct 2 10:29:34 2012
Êîäèðîâêà:



Les "pays" contre l'ètat Que les mouvements nationaux et ethniques traversent les luttes sociales et les affrontements des sociÈtÈs du Tiers Monde n'Ètonne pas ; ces sociÈtÈs ne sontelles pas dÈchirÈes par la formation de nouveaux ètats nationaux? Il est plus surprenant de voir se dÈvelopper des luttes qui en appellent Þ l'autonomie ou Þ l'indÈpendance au coeur de l'Europe et plus encore de la France qui incarna longtemps la forme la mieux rÈalisÈe de l'ètat-Nation. Sans doute de tels mouvements ne sont-ils pas nouveaux, mais on est frappÈ par leur renforcement et leur volontÈ de se dÈmarquer des combats conservateurs et anti-rÈpublicains auxquels ils ont ÈtÈ souvent associÈs jusqu'Þ la premiÕre moitiÈ du XX-iÕme siÕcle. Des manifestations multiples Elles vont de l'affirmation d'une identitÈ culturelle locale ou rÈgionale Þ la formation de mouvements nationalistes qui s'orientent vers une rupture violente. DÕs la fin des annÈes soixante, les thÕmes du « pays », de la culture traditionnelle, des racines, ont pris une grande force et se sont affirmÈs contre les stÈrÈotypes folkloriques, souvent conservateurs, qui marquaient jusqu'alors l'identitÈ locale et rÈgionale. Mouvements importants d'Ècrivains, de chanteurs, d'intellectuels qui ont surtout touchÈ les jeunes. Ce nouvel attachement aux enracinements locaux fait Ècho aux thÕmes Ècologiques et aux tentations nÈorurales. Mais ces changements dans l'ordre de la culture, pour importants qu'ils soient, ne sont pas la seule manifestation des mouvements rÈgionaux. En Bretagne, en Corse, en Occitanie, des luttes Èconomiques ont ÈtÈ trÕs fortement identifiÈes Þ des combats pour la dÈfense de pays et de rÈgions en crise. La grÕve du Joint franÃais en Bretagne (1) a pris l'allure d'une lutte bretonne, tandis que les combats des viticulteurs en Languedoc ont provoquÈ de grands mouvements de solidaritÈ au nom de la dÈfense de l'Occitanie, sans que l'on puisse pour autant identifier ces luttes sociales Þ des mouvements nationalistes. Des rassemblements ont surgi contre l'ètat central et « parisien ». Le mot d'ordre « Vivre et travailler au pays » qui s'est d'abord ÈnoncÈ « Volem Viure Al PaÎs », est allÈ enrichir le champ des revendications syndicales. L'attachement aux racines n'en est donc pas restÈ au seul climat d'affirmation d'une spÈcificitÈ et d'une diffÈrence. Au tournant des annÈes soixante, les rÈgionalistes ont dÈlaissÈ leur habituel terrain d'action, celui de la lutte culturelle, pour agir au sein de groupes qui dÈnonÃaient le dÈclin dÈmographique et Èconomique des rÈgions, et en appelaient Þ une dÈcentralisation qui libÈrerait les initiatives et le dÈveloppement. Les analyses en terme de « colonialisme interne », qui ont connu leur plus grand dÈveloppement en AmÈrique latine, sont reprises par des intellectuels rÈgionalistes : ils montrent qu'aux laminages culturels se superpose une exploitation Èconomique par la sous-industrialisation, le pillage des matiÕres premiÕres et des hommes Þ travers l'exil. Un modÕle tiers-mondiste de critique sociale s'installe alors. De plus


en plus nettement ces mouvements se marquent Þ gauche ; ils en appellent Þ des communautÈs dÈfinies par leur Étre culturel et par leur Ètat de domination vis-Þ-vis d'un ètat central et jacobin soumis aux intÈrÉts de puissances Èconomiques : ils luttent pour l'autonomie et le socialisme.