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Laurent Laverder et Didier Jamet

Ó?ditions Belin, 224 p., 27,50 ò??

Sur la base de photographies rÓ?alisÓ?es, pour une grande majoritÓ?, avec un simple appareil installÓ? sur pied photo, Laurent Laveder plonge les lecteurs dans un univers articulÓ? autour des spectacles cÓ?lestes. Mais il s'emploie autant que possible Óš intÓ?grer des Ó?lÓ?ments terrestres dans ses compositions photographiques.
Le rÓ?sultat est une rÓ?elle profondeur, et parfois mÓ?me une certaine rÓ?sonance entre l'homme et les Ó?lÓ?ments. L'ouvrage va toutefois bien au-delÓš du recueil de belles photos. Soucieux de partager son univers, Laurent Laveder - avec l'aide de Didier Jamet - nous explique l'origine des diffÓ?rents phÓ?nomÓ?nes visibles dans le ciel, qu'ils soient mÓ?tÓ?orologiques, astronomiques, ou encore artificiels. Les auteurs donnent aussi quelques conseils techniques pour que tout un chacun puisse s'exercer Óš ce type de photographie avec un matÓ?riel simple. Les textes sont aÓ?rÓ?s, la mise en page est belle... on est proche du sans-faute !
Nous ne saurions donc que trop recommander ce livre aux amateurs d'images du ciel qui veulent dÓ?couvrir une pratique hors des sentiers battus.

Jean-Luc Dauvergne

Robert Osserman

Ó?ditions Le Pommier, 236 p., 23 ò??

Depuis le Grec Ó?ratosthÓ?ne (III^e siÓ?cle avant J.-C.) jusqu'Óš Einstein, en passant par l'Allemand Georg Riemann (XIX^e siÓ?cle), ce livre raconte comment certaines trouvailles mathÓ?matiques ont permis de saisir la forme du monde dans lequel nous vivons, la Terre d'abord, puis l'Univers tout entier. PrivÓ? de toute Ó?quation, mÓ?langeant histoire des sciences et explications scientifiques, le rÓ?cit est clair et accessible, mÓ?me quand il s'agit de dÓ?crire des concepts difficiles, notamment la courbure de l'Univers ou encore le concept d'espace-temps. En revanche, l'auteur se montre un peu trop optimiste. Sa conviction que les outils mathÓ?matiques rÓ?ussiront Óš venir Óš bout des doutes qui persistent encore sur la forme exacte du cosmos, qu'ils en rÓ?vÓ?leront toute sa structure cachÓ?e, paraÓ?t quelque peu dogmatique.

Julien Bourdet

Documentaire de Marcel Dalaise

Ipev et CNRS Images, DVD de 24 min, 15 ò?? (+ frais d'expÓ?dition)

Connaissez-vous l'astroparticule ? Dans les derniÓ?res annÓ?es, cette nouvelle discipline, issue des noces de l'astronomie et de la physique des particules, a donnÓ? naissance Óš plusieurs observatoires Ó?tonnants, dont Hess, en Namibie. C'est Óš sa dÓ?couverte que ce documentaire nous invite. Ici, quatre tÓ?lescopes de 13 m de diamÓ?tre traquent la lumiÓ?re bleue, cette lueur Ó?mise par les rayons cosmiques lorsqu'ils cascadent dans notre atmosphÓ?re. C'est un travail de patience qui nous rÓ?vÓ?le les objets parmi les plus Ó?nergÓ?tiques de l'Univers, photon aprÓ?s photon... Tout ceci, bien sÓËr, ne se prÓ?te guÓ?re au spectaculaire, mais on reste fort intÓ?ressÓ? par ce documentaire, qui prÓ?sente in situ un nouveau domaine de recherche.

David FossÓ?

Pierre LÓ?na, Daniel Rouan, FranÓ?ois Lebrun, FranÓ?ois Mignard, Didier Pelat

Ó?ditions EDP Science/CNRS Ó?ditions, 740 p., 64 ò??

Pour sa troisiÓ?me Ó?dition, cette bible de l'astrophysique observationnelle destinÓ?e aux professionnels et aux Ó?tudiants de troisiÓ?me cycle a Ó?tÓ? entiÓ?rement refondue.
David FossÓ?

Danielle Alloin

Ó?ditions Le Pommier, 64 p., 8 ò??

DestinÓ? aux 9-12 ans, ce petit livre est une initiation Óš l'astronomie. Ó?crit sous forme de dialogues, il aborde, un peu de maniÓ?re dÓ?cousue, de nombreux thÓ?mes, de la nature de la lumiÓ?re Óš la vie des Ó?toiles.

Julien Bourdet

AndrÓ? Van Der Elst

Ó?ditions Vuibert, 214 p., 25 ò??

Cet ouvrage fait Ó?tat de l'expÓ?rience de l'auteur sur toute une batterie d'instruments. Mais le choix du matÓ?riel testÓ? ne dresse pas un panorama reprÓ?sentatif du marchÓ?. Par ailleurs, on aurait aimÓ? avoir des Ó?lÓ?ments de test plus poussÓ?s.
Jean-Luc Dauvergne

Daniel Kunth

Ó?ditions Le Pommier, 192 p., 7 ò??

Supernovae et sursauts gamma n'occupent qu'un petit cinquiÓ?me de cet ouvrage. Normal, il s'agit essentiellement d'une refonte du livre Les quasars, publiÓ? chez Flammarion en 1998. TrÓ?s intÓ?ressant au demeurant.
David FossÓ?

Trinh Xuan Thuan

Ó?ditions DÓ?couvertes Gallimard, 128 p., 12,50 ò??

La lumiÓ?re est dans tous ses Ó?tats au long de cet ouvrage de poche Óš la trÓ?s belle illustration. Ondulatoire ou corpusculaire ? Ó?ther ou pas Ó?ther ? Ó?lectromagnÓ?tisme, relativitÓ?... tÓ?lÓ?portation... Et mÓ?me la lumiÓ?re des NymphÓ?as de Monet. C'est trÓ?s rÓ?ussi.
Jean-FranÓ?ois HaÓ?t

Arthur I. Miller

Ó?ditions JC LattÓ?s, 350 p., 23 ò??

Le 11 janvier 1935 Óš Burlington House, juste au coin de Picadilly, Arthur Eddington stoppa net, et pour trente ans, le dÓ?veloppement de la recherche sur les trous noirs. Devant le gratin de l'astronomie britannique rassemblÓ? Óš la Royal Astronomical Society, quelques remarques moqueuses et pleines d'assurance du "plus grand astrophysicien du monde" ont suffi Óš balayer les conclusions d'un jeune Indien de 25 ans, arrivÓ? cinq ans plus tÓÄt Óš Cambridge : Subrahmanyan Chandrasekhar.
C'est sur cette "fatale collision" que s'ouvre le remarquable ouvrage d'Arthur I. Miller. S'il ne s'agit pas Óš proprement parler d'une biographie - ou alors, "la biographie d'une idÓ?e" comme le souligne lò??auteur -, ce sont nÓ?anmoins les hommes qui tiennent ici la vedette. D'abord "Chandra", que l'on suit des plages de Madras Óš l'universitÓ? de Chicago, de l'adolescence au dernier jour ; puis Eddington, dont Miller essaie de percer le mystÓ?re. Pourquoi le savant anglais refusa-t-il toute sa vie d'accepter l'idÓ?e d'une masse maximale aux naines blanches, qui ouvrait la possibilitÓ? d'existence des trous noirs ? Peut-Ó?tre parce que l'hypothÓ?se de Chandra Ó?tait en contradiction avec sa propre recherche d'une thÓ?orie du tout. Peut-Ó?tre aussi parce que, contestÓ? sur ce point, il savait qu'il finirait par Ó?tre contestÓ? sur d'autres, et que l'Ó?quilibre prÓ?caire de sa vie n'y rÓ?sisterait pas (il est possible qu'Eddington ait Ó?tÓ? homosexuel, dans une Angleterre oÓÉ cela Ó?tait sÓ?vÓ?rement rÓ?primÓ? par la loi). Toujours est-il que cette longue querelle est un passionnant moment de l'histoire des sciences. Elle occupe plus de la moitiÓ? de l'ouvrage, le reste Ó?tant consacrÓ? au dÓ?veloppement de la physique stellaire aprÓ?s la guerre. Toujours incarnÓ?e par des hommes, dont Chandra, c'est une astrophysique Ó?troitement liÓ?e au dÓ?veloppement des armes nuclÓ?aires qui nous est alors dÓ?peinte.
MalgrÓ? une couverture ratÓ?e et un sous-titre Óš rallonge ("AmitiÓ?s, obsession et trahison dans la quÓ?te des trous noirs"), Sous l'empire des Ó?toiles est clairement un livre Óš cÓÄtÓ? duquel il serait dommage de passer !

David FossÓ?

Gale E. Christianson

The University of Chicago Press, 420 p., environ 13 ò??

C'est Óš Oxford, en Angleterre, qu'Edwin Hubble prit l'habitude de fumer la pipe. De ces trois annÓ?es passÓ?es Óš Ó?tudier le droit (selon le vÕ?u de son pÓ?re), loin de son Missouri natal, il reviendra flanquÓ? d'un accent britannique qui ne le quittera plus. Pas un dÓ?tail de la vie de celui qui a donnÓ? son nom au cÓ?lÓ?bre tÓ?lescope spatial ne semble avoir Ó?chappÓ? Óš Gale Christianson. Dans Mariner of the nebulae (malheureusement pas encore traduit en franÓ?ais), on apprend, entre autres subtilitÓ?s, qu'il touche 30 dollars par mois pour son poste d'assistant Óš l'observatoire Yerkes, que la toute premiÓ?re "nÓ?buleuse", qu'il observe est NGC 2261 et qu'il rencontre sa femme au mont Wilson alors qu'il Ó?tudie une plaque photographique d'Orion.
Quiconque se passionne pour l'histoire de la cosmologie (et n'est pas dÓ?couragÓ? par 400 pages en anglais !) trouvera son bonheur dans cette biographie Ó?rudite et agrÓ?able Óš lire. Toutes les Ó?tapes ayant permis Óš Hubble de prouver le caractÓ?re extragalactique des "nÓ?buleuses" puis, quelques annÓ?es plus tard, l'expansion de l'Univers, y sont dÓ?crites par le menu. En revanche, celui qui dÓ?sire savoir qui Ó?tait l'homme derriÓ?re la lÓ?gende risque d'Ó?tre dÓ?Ó?u : pas un aspect de sa personnalitÓ? ne transparaÓ?t au fil des pages, si ce n'est qu'il aimait les chats...

Ó?milie Martin