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Le journal de bord Thomas Pesquet (20) | Ciel et Espace
 
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Le journal de bord Thomas Pesquet (20)

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Entra†înement d'un astronaute, c†‡t†é neige. Cr†édit : GCTC

†Épisodeˆà20ˆà: Survivre trois jours et deux nuits

Chaque mois, l'astronaute Thomas Pesquet raconte les coulisses de son entra†înement aux lecteurs de ˆëˆàCiel & Espaceˆàˆ¨. D†écouvrez le quotidien de celui qui s'appr†ête †à vivre six mois sur orbite †à bord de la station spatiale internationale (ISS) et deviendra en novembre prochain le dixi†ème Fran†çais †à voler dans l'espace.

ˆëˆà†Être astronaute, c'est aussi †être capable de survivre trois jours et deux nuits au milieu de nulle part, perdu dans la neige, en attendant que les secours viennent nous chercher.

Th†éoriquement, lorsque nous retournons sur Terre avec le Soyouz, nous contr†‡lons pr†écis†ément le point de chute, qui est connu †à l'avance. Mais il existe plusieurs fa†çons de revenir sur Terreˆà: dans certains cas d'urgence, nous ne contr†‡lons plus grand-choseˆà!

Lors de son dernier retour de l'ISS en 2008, ma co†équipi†ère Peggy Whitson a atterri †à plus de 400 km du site pr†évu. Le Soyouz avait eu un probl†ème obligeant l'†équipage †à rentrer en mode balistique [en †étant soumis uniquement aux lois de la gravit†é, NDLR]. Dans ces cas-l†à, il faut que les †équipes au sol puissent retrouver l'†équipage rapidement. Et que celui-ci survive, o†µ qu'il se trouve. D†ébut f†évrier, j'ai donc fait un stage de survie hivernal avec Peggy et Oleg Novitski, notre commandant.

Avec les moyens actuels, j'ai du mal †à imaginer qu'on puisse chercher un †équipage pendant trois jours. M†ême, pourquoi pas, en Sib†érie (pour la petite histoire, il y a plusieurs zones d'atterrissages potentielles pour le Soyouz, dont une qui couvre l'Ouest de la France). Et pourtant dans le pass†é, c'est d†éj†à arriv†éˆà! Il nous faut donc apprendre †à construire un tipi avec la toile du parachute de descente du Soyouz. Ou utiliser ses cordes et les baquets dans lesquels nous sommes install†és dans le vaisseau, pour faire des tra†îneaux.

Notre kit de survie contient 5 litres d'eau, de la nourriture type ˆëˆàbarres de c†ér†éales, th†é, sucre, etc.ˆàˆ¨, de quoi p†êcher, une machette pour scier les arbres, un couteau, un fumig†ène, un miroir †à signaux, une pharmacie (avec des produits parfois bizarres, comme celui - sans doute militaire - qu'il faut s'injecter pour ne plus avoir mal aux jambes, dans l'hypoth†èse d'une longue marche...), une radio avec deux batteries, un t†él†éphone satellite et un GPS.

Nous abandonnons le Soyouz en tirant nos si†èges, transform†és en tra†îneaux. Cr†édit : GCTC

Nous abandonnons le Soyouz en tirant nos si†èges, transform†és en tra†îneaux. Cr†édit : GCTC

Nous avons aussi plusieurs v†êtements, †à mettre par couche pour se prot†éger du froid. Ce qui est difficile, c'est qu'il faut s'habiller †à trois †à l'int†érieur du Soyouzˆà! Compte tenu de l'exigu†ït†é de l'habitacle, je me demande d'ailleurs encore comment tout cet †équipement tient †à l'int†érieur, cach†é un peu partout...

Au-del†à des techniques de survie, l'int†ér†êt de ce stage est d'apprendre †à se conna†ître entre membres d'†équipage, dans des situations hors du commun. C'est aussi, il faut bien l'avouer, une sorte de rite d'initiation. Une tradition †à laquelle les Russes ne d†érogeraient pour rien au monde. D'ailleurs, l'†équipement n'a pas beaucoup chang†é depuis les ann†ées Gagarineˆà! Vous ne trouvez pas qu'on a tous un look tr†ès ann†éesˆà1960 sur les photosˆà?ˆàˆ¨

[Note : Lisez en ligne les †épisodes 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18 et 19 du journal de Thomas Pesquet.]

 
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