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Äàòà èçìåíåíèÿ: Sun Apr 10 03:57:51 2016
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Editorial

En octobre 1995, les astronomes Michel Mayor et Didier Queloz annoncent à leurs collÃÅgues la dÿcouverte, à l'aide d'un tÿlescope de l'observatoire de Haute-Provence, d'une planÃÅte grosse comme Jupiter. L'originalitÿ, c'est qu'elle tourne autour d'une ÿtoile faiblement visible à l'Å'il nu, situÿe à 42 annÿes-lumiÃÅre de la Terre : 51 Pegasi. Ã? l'ÿpoque les scientifiques ne cachent pas leur perplexitÿ : l'astre est improbable. Il orbite en seulement 4 jours autour de son ÿtoile, soit six fois plus prÃÅs que Mercure ne l'est du Soleil... La confirmation de cette observation indirecte, annoncÿe quelques semaines plus tard par l'ÿquipe californienne de Geoffrey Marcy, est un choc qui prÿcipite l'astronomie dans une nouvelle ÃÅre.
D'abord parce qu'on sait maintenant dÿcouvrir des "exoplanÃÅtes" sans les voir. L'idÿe, basÿe sur l'attraction gravitationnelle de deux corps, est simple : une planÃÅte fait tourner son ÿtoile autour d'un point. Son dÿplacement est dÿtectable en dÿcomposant sa lumiÃÅre. Mieux, parfois mÃ?me, la planÃÅte passe devant l'ÿtoile et provoque une mini-ÿclipse, dÿtectable elle aussi. Ensuite, parce qu'il n'y a plus de tabou : partout, autour de toutes les ÿtoiles, la moisson est fructueuse. La dÿcouverte de planÃÅtes, puis de systÃÅmes entiers, autour des naines rouges, qui reprÿsentent les deux tiers de la population stellaire, enfonce le clou d'une affirmation extraordinaire : dans l'Univers, les planÃÅtes sont un sous-produit de la formation des ÿtoiles ; et il y en a partout !
Vingt ans plus tard, nous avons voulu faire un point complet sur l'ÿtat de l'art. Un exercice d'autant plus utile que les annonces frÿquentes et spectaculaires se multiplient. N'aurait-on pas, dÿjà , trouvÿ une "sÅ'ur jumelle" de la Terre, voire des planÃÅtes habitables, suggÿrant par là mÃ?me qu'elles sont... habitÿes ? Ã%videmment, la rÿalitÿ est moins sÿduisante que l'anticipation mais, au bout du compte, tout aussi fascinante.
Ce qui frappe, indÿniablement, c'est la multitude et la diversitÿ d'exoplanÃÅtes dans l'Univers. L'extravagance d'une population de corps cÿlestes bien difficiles à ranger dans des cases. La collecte des premiers tÿlescopes spatiaux dÿdiÿs à cette recherche (Kepler, Corot), comme celle des instruments au sol les plus pointus (Harps, Sphere, etc.), montre qu'un afflux de donnÿes augmente mÿcaniquement la quantitÿ de branches dans l'arbre des possibles. Et dans ce printemps de la dÿcouverte, notre dictionnaire s'enrichit sans cesse de mondes nouveaux : Jupiter chaudes, superterres, mini-Neptune, planÃÅtes-ocÿans... Au point qu'il devient quasi impossible aujourd'hui de donner une dÿfinition universelle du mot planÃÅte...
Sur la nÃ?tre, d'antiques questions y trouvent une nouvelle jeunesse. Sommes-nous seuls dans l'Univers ? Y a-t-il une pluralitÿ de mondes habitables et habitÿs ? Notre SystÃÅme solaire est-il original, particulier ? Et mÃ?me si, comme dans le conte musical pour enfants de Prokofiev Pierre et le loup, l'annonce rÿguliÃÅre de la dÿcouverte de "cousines de la Terre" risque de lasser, il est ÿvident que seules les premiÃÅres pages du grand livre des exoplanÃÅtes sont ouvertes. Mais quoi qu'il advienne, pour tous le ciel ne sera plus jamais le mÃ?me : une infinitÿ de mondes peuplent l'Univers.