Peut-on s'habituer aux nouvelles extraordinaires ? Il semble que oui... La preuve, cette annonce de l'ESO (European Southern Observatory), datÿe du 28 mars : "Un nouveau rÿsultat [...] montre que les planÃÅtes un peu plus grosses que la Terre sont trÃÅs communes dans la zone habitable autour d'ÿtoiles rouges de faible luminositÿ. L'ÿquipe internationale qui a conduit cette recherche estime qu'il y a des dizaines de milliards de planÃÅtes de ce type, rien que dans la Voie lactÿe, et probablement une centaine dans le voisinage immÿdiat du Soleil." Il n'est pas besoin d'ÿvoquer des temps historiques pour se souvenir qu'avant 1995 - donc avant-hier -, nous habitions la seule planÃÅte connue de l'Univers. Pis : peu d'astronomes pensaient qu'il en existait d'autres et, a fortiori, que l'on puisse les dÿcouvrir ! Dix-sept ans aprÃÅs la dÿtection de la premiÃÅre exoplanÃÅte par les astronomes Mayor et Queloz à l'observatoire de Haute-Provence, prÃÅs de huit cents dÿtections ont ÿtÿ confirmÿes. Et le sondage rÿalisÿ dans l'environnement d'une centaine de naines rouges, par l'ÿquipe de Xavier Bonfils utilisant le spectromÃÅtre Harps sur le tÿlescope de 3,6 m de l'observatoire de La Silla, au Chili, ouvre la porte à la multitude. S'il est possible de parler de "milliards", c'est parce que cette catÿgorie d'ÿtoiles, petites, faibles et froides comparÿes au Soleil est aussi la plus commune. Elle reprÿsente 80 % de la population stellaire de notre galaxie, soit environ 160 milliards des petites ÿtoiles de la Voie lactÿe...
Si les journaux du monde entier n'ont pas fait leur une de cette nouvelle ("Pas de crise du logement dans la Voie lactÿe", s'amusait notre confrÃÅre Hervÿ Morin du Monde), c'est que cette multitude statistique ÿteint le caractÃÅre d'unicitÿ de la dÿcouverte. Des planÃÅtes, il y en a partout ! Dont acte. Ce qui importe maintenant, c'est d'aller plus loin. Ce qu'explique, dans l'interview donnÿe à Ciel & Espace, l'astronome opticien Antoine Labeyrie dont le projet d'hypertÿlescope spatial de 100 km permettrait d'observer des exo-Terre dans un rayon d'une dizaine d'annÿes-lumiÃÅre. Et ce, avec une rÿsolution suffisante pour rechercher la prÿsence de vie, sous forme de taches dont la couleur changerait au cours des saisons. Un potentiel et, qui sait, un futur "extraordinaire", auquel nous n'imaginons pas encore Ã?tre habituÿs...