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Äàòà èçìåíåíèÿ: Sun Apr 10 03:42:38 2016
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Le hasard nous ressemble*

Parfois le hasard est facö©tieux. C'est le cas pour cette mö¨re de famille de Draveil, dans l'Essonne, au nom prö©destinö©, Martine Comette, chez qui fut dö©couverte une mö©tö©orite. Fichö©e dans le toit du pavillon qu'elle loue, cette "chondrite" d'une centaine de grammes, provenant de la Ceinture d'astö©roö¯des entre Mars et Jupiter, fut dö©couverte par un ouvrier venu changer des tuiles cassö©es... Alain Carion, collectionneur et vendeur de pierres tombö©es du ciel, regrettera que la tuile n'ait pas ö©tö© conservö©e pour enrichir la qualitö© des expositions.
Peut-öªtre ce möªme hasard est-il adepte de l'humour ö  rö©pö©titions quand il fit choir rö©cemment, dans une petite ville de Sibö©rie, un ö©lö©ment du lanceur russe Soyouz prö¨s d'une maison situö©e "rue du Cosmonaute" !
Mais il n'est plus qu'un facteur dö©clenchant quand, au cours de l'ö©tö© dernier, en plein cå“ur de la journö©e, il attire l'attention des nomades sahariens sous la forme d'une boule de feu qui traverse le ciel. Et lö , "quelque part" entre l'Algö©rie et le Maroc, sont collectö©es des roches dont un autre chasseur et vendeur de mö©tö©orites franö§ais, Luc Labenne, reconnaö®tra comme du matö©riau en provenance de Mars. Au moins - pour le plus important morceau dö©voilö© - 28,5 g de shergottite, typique d'une roche arrachö©e ö  la planö¨te rouge par un impact puissant. Potentiellement, la dö©couverte est importante. Il s'agit de mö©tö©orites "fraö®ches", non altö©rö©es par un long sö©jour sur Terre, des dö©bris qui n'ont pas eu le temps d'öªtre ö©rodö©s par l'eau, le vent, le sable et la poussiö¨re. Il suffit de se souvenir de l'annonce faite par la Nasa, durant l'ö©tö© 1996, de la "dö©couverte" de traces de vie fossile au cå“ur d'une mö©tö©orite martienne tombö©e 13 000 ans auparavant, et de la polö©mique qui s'ensuivit, pour apprö©cier l'absence de contamination bactö©rienne liö©e ö  un long sö©jour sur notre planö¨te.
Si la place du hasard s'est fortement rö©duite, c'est qu'au fil des ans une chaö®ne de collecteurs s'est mise en place. Professionnalisö©e. Les premiers ont appris ö  reconnaö®tre une croö»te de fusion - typique d'une rentrö©e atmosphö©rique - et ratissent le terrain. Les seconds rö©cupö¨rent les matö©riaux suspects, cö¨dent une partie de leur moisson aux laboratoires professionnels, en contrepartie d'une authentification, et fournissent autant la recherche que le marchö© des collectionneurs. Chacun y trouve son compte.
De möªme, en matiö¨re d'astronomie, le rö´le et la place des amateurs dans le processus de dö©couverte ne doivent plus grand-chose ö  la chance et au hasard. L'exemple de Claudine Rinner, la premiö¨re Franö§aise ö  dö©couvrir une comö¨te depuis prö¨s de quinze ans, est ö©difiant. Son histoire, que vous dö©couvrirez dans ce numö©ro, est autant celle d'une passion que d'une mö©thode de recherche systö©matique couronnö©e de succö¨s. En pilotant depuis la banlieue de Mulhouse un tö©lescope automatique installö© au sommet d'une montagne de l'Atlas marocain, elle illustre ö  merveille l'opportunitö© saisie par certains "amateurs", bö©nö©ficiant de la rö©volution des technologies optiques, logicielles et numö©riques, de rö©aliser un travail de chercheur. Pour le plaisir, ö©videmment, mais aussi pour laisser au hasard la part qui lui revient : lö  oö¹ nous ne sommes pas encore allö©s...

* Georges Bernanos