Äîêóìåíò âçÿò èç êýøà ïîèñêîâîé ìàøèíû. Àäðåñ îðèãèíàëüíîãî äîêóìåíòà : http://www.cieletespace.fr/files/InstrumentTest/SkyWatcher254.pdf
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TèLESCOPE SKY-WATCHER 254

TÈlescope

Sky-Watcher 254
dotÈ d'une monture Èquatoriale motorisÈe au prix exceptionnellement bas de 1 500 , voilÞ de quoi susciter l'intÈrÉt. Ce Newton semble cumuler les avantages. Mais qu'en est-il en rÈalitÈ ? Pour le savoir, nous l'avons dÈcortiquÈ par des essais sur le ciel et sur banc optique.
Jean-Luc Dauvergne

Un tÈlescope de 254 mm

PremiÕre approche Un "gros calibre" qui reste transportable
Avec une ouverture de 4,7, le tube du Sky-Watcher de 254 mm mesure 1,15 m de long pour un poids de 13,5 kg. Sa monture Èquatoriale atteint les 36 kg (contrepoids compris). Ces caractÈristiques en font donc un instrument de "gros calibre". NÈanmoins, il reste transportable malgrÈ l'encombrement important du tube optique. Sur le terrain, l'ensemble peut Étre montÈ par une seule personne. Toutefois, pour fixer le tube Þ la monture, il est plus confortable d'opÈrer Þ deux. Certains dÈtails bien pensÈs sont apprÈciables, comme la barre de contrepoids rÈtractable Þ l'intÈrieur de la monture, le chercheur rÈglable avec simplement deux vis (le troisiÕme point est un piston Þ ressort), ou encore le porte-oculaire bicoulant (31,75 mm et 50,8 mm). Mais il faut bien garder Þ l'esprit que cet instrument n'est pas pour autant un tÈlescope haut de gamme. Et il n'en a pas la prÈtention. Le tube optique est de conception basique de

type Dobson. Quant Þ la monture, essentiellement en fonte d'aluminium, elle est plutÒt rustique.

Monture Des vibrations gÉnantes Þ fort grossissement
De type Èquatoriale allemande, l'EQ6 complÕte est ÈquipÈe en sÈrie d'une motorisation sur deux axes et d'un viseur polaire. La raquette de commande, toute simple, possÕde trois vitesses (2x, 8x et 16x). Elle est livrÈe avec un rack de piles qui offrent une autonomie de trois Þ quatre nuits. Mais il est bien sØr plus Èconomique d'utiliser des accus ou une batterie. Trapue, cette monture inspire confiance. Les premiers essais sur le ciel rÈvÕlent que les rattrapages sur les deux axes se font sans dÈlai de rÈponse, preuve que les piÕces mÈcaniques ont ÈtÈ bien ajustÈes. Mais la monture engendre des vibrations dans le tube optique dÈgradant la qualitÈ des images Þ fort grossissement (en planÈtaire notamment). þ 1 200 x, l'image de la figure d'Airy est partiellement brouillÈe.

Pour mettre en Èvidence ces tremblements, l'opÈration Þ rÈaliser est simple, il suffit d'observer un objet Þ fort grossissement ; en coupant l'alimentation, on voit les images s'amÈliorer brusquement. Face Þ ce dÈfaut inquiÈtant, nous avons contactÈ la sociÈtÈ MÈdas, qui a mis l'instrument Þ notre disposition. Dans un tel cas de figure, le problÕme est gÈrÈ par le service aprÕs vente (SAV) qui, au besoin, procÕdera au changement du moteur d'ascension droite. De son cÒtÈ, Optique Unterlinden, qui importe Ègalement ce matÈriel, tente de supprimer les vibrations uniquement par des ajustements mÈcaniques. Pour essayer de rÈduire ce dÈfaut, nous avons entrepris de dÈmonter la monture. En mettant un peu de jeu sur l'axe horaire et en remplaÃant la graisse d'origine de la mÈcanique par de la graisse au tÈflon, nous avons rÈussi Þ limiter lÈgÕrement les vibrations. Mais nous dÈconseillons l'opÈration tant elle est dÈlicate. L'axe d'ascension droite est emboÍtÈ en force dans la base de la monture, ce qui rend son extraction trÕs difficile (1).Par ailleurs, il semble que la qualitÈ de l'Èquilibrage influe notablement sur les vibrations.

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Le Sky-Watcher 254 est un instrument imposant, que nous avons testÈ sur une monture Èquatoriale allemande EQ6. L'ensemble pÕse 50 kg, mais reste transportable. Nous avons ÈtÈ sÈduits par son bon rapport prix/performances.

Il est entendu qu'une belle mÈcanique prÈcise coØte trÕs cher, et comme on peut s'y attendre en raison son prix dÈfiant toute concurrence, l'EQ6 est difficilement compatible avec l'imagerie du ciel profond. En atteste la courbe d'erreur pÈriodique montrant des oscillations rapides de ± 1,5" difficilement corrigeables. Nous avons tentÈ des poses de 20 s sur l'amas globulaire M 3 . Sur sept images, nous avons dØ en Èliminer quatre. Sur le reste, les Ètoiles sont lÈgÕrement ovalisÈes (environ 40 %). Mais la prÈcision permet de rÈaliser des images grand champ avec un objectif photo montÈ en parallÕle. Quant au viseur polaire, son rÈglage est imprÈcis mais suffisant pour observer les planÕtes et faire de l'imagerie grand champ.

Tube optique Une finition rustique mais viable
Le Sky-Watcher 254 est ÈquipÈ d'un chercheur 9 x 50 fort agrÈable. Il faut bien resserrer ses vis de fixation pour qu'il reste stable. Parmi les dÈtails apprÈciables, sur les colliers du tube, une vis Kodak permet de fixer un instrument en parallÕle. NÈanmoins, cette piÕce n'est pas assez rigide pour accepter une charge importante ; tout au plus, un refle x a v ec un 50 mm. Le tÈlescope est fourni avec un

Photo J.-L.Dauvergne

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CaractÈristiques techniques
Sky-Watcher 254 mm et monture EQ6 DiamÕtre : 254 mm Focale : 1 200 mm Obstruction : 22,4 % Magnitude limite : 15 Poids : 50 kg Monture : Èquatoriale allemande motorisÈe double axe Alimentation : 8 piles R20 ou transformateur 12 V (non fournis) Accessoires fournis : oculaire 28 mm au coulant 50,8 mm avec 56° de champ Prix : de 1 399 Þ 1 584

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Voici une mosaÎque de trois images sur le trio de cratÕres Cyrille, Catherine et ThÈophile. Le rÈsultat donne une idÈe des bonnes performances du tÈlescope. NÈanmoins lors de nos tests, la turbulence atmosphÈrique Ètait moyenne, nous n'avons donc pas pu exploiter le plein potentiel de cette optique.

exemple une Barlow 5x (assez coØteuse) ou bien en projection av ec un oculaire (avec une bague d'adaptation spÈcifique). Autre difficultÈ : dÕs que l'on touche la molette de mise au point, le tube vibre beaucoup. Mais c'est une question de doigtÈ ; ce point n'est pas rÈdhibitoire.

Ciel profond Impressionnant !
En observation visuelle, les 254 mm de l'instrument permettent d'aborder sereinement nÈbuleuses et galaxies. Gardons cependant Þ l'esprit qu'un tel diamÕtre suppose un ciel pur pour pouvoir apprÈcier pleinement ses performances. Nous l'avons utilisÈ sous un ciel de grande qualitÈ dans le Queyras. Avec un oculaire de 30 mm grand champ et un filtre OIII, les nÈbuleuses de la Voie lactÈe, Þ la fois fines et contrastÈes, Ètaient un beau spectacle. Les Dentelles du Cygne apparaissent en dÈtail. North America est visible sans ambiguÎtÈ avec des nÈbulositÈs gazeuses de densitÈ diffÈrente. Impressionnant ! Quant Þ l'imagerie, comme nous l'avons vu, la prÈcision de la monture n'autorise pas les longues poses. NÈanmoins les utilisateurs de camÈras CCD peuvent rÈaliser des sÈries d'images de 10 Þ 15 s. En les additionnant, on obtient virtuellement un temps de pose plus long. Pour de telles applications, il faut cependant que le vent soit faible afin que le tube reste stable.

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J.-L.Dauvergne

oculaire de 28 mm au coulant 2" offrant 56° de champ. Son utilisation est trÕs confortable, et il dÈlivre des images satisfaisantes. Mais les amoureux de l'observation visuelle lui prÈfÈreront un oculaire de focale Èquiv alente, a v ec da v antage de champ et des filtres appropriÈs. Pour le reste, le tube ne souffre pas de dÈfauts majeurs. De l'araignÈe du secondaire au barillet du primaire, sa finition est la mÉme que celle d'un Dobson : rustique mais viable. La seule diffÈrence notable concerne le porte-oculaire. Celui-ci est bien conÃu puisqu'il offre le double coulant (31,75 et 50,8 mm) mais aussi un filetage 42 Þ vis pour monter camÈras CCD et appareils photo. Il prÈsente un certain jeu, acceptable en observation visuelle, mais gÉnant en imagerie planÈtaire. þ l'usage, l'encombrement du tube est un handicap. MalgrÈ une grosse monture, l'ensemble n'est pas trÕs stable, il faut 5 bonnes secondes pour que les vibrations

s'estompent aprÕs avoir touchÈ le tube. Et la prise au v ent le rend sensible Þ une lÈgÕre brise. Par ailleurs, on se retrouve vite dans des positions d'observ ation nÈcessitant de monter sur une chaise ou de tourner le tube. Notons aussi que l'Èquilibrage en dÈclinaison dÈpend de la position de l'instrument, le tube Ètant dÈsÈquilibrÈ sur cet axe par le porte-oculaire et le chercheur. Mais finalement, tous ces dÈfauts sont davantage des problÕmes congÈnitaux des gros Ne wton que des dÈfauts spÈcifiques Þ cet instrument !

PlanÕtes Des images riches en dÈtails
Les images en observation visuelle sont plutÒt flatteuses. Sur Jupiter, des diffÈrences subtiles de coloration ainsi que de nombreux dÈtails apparaissent dans les bandes nuageuses. CÒtÈ imagerie, les prises de vue lunaires, aprÕs avoir rÈsolu partiellement le problÕme de vibration, sont de bonne tenue. Cela dit, pouvoir exploiter Þ son maximum le potentiel d'un 254 mm en planÈtaire nÈcessite des conditions exceptionnelles, que nous n'avons pas rencontrÈes tout au long de notre test. Pour voir les planÕtes avec une webcam, il est nÈcessaire d'augmenter fortement la focale, a v ec par

(1) Signalons toutefois, pour les plus audacieux, qu'une page web dÈcrit l'opÈration : http://www.eisystems.be/astronomy/ menu_EQ6.html.

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TEST DU MEADE LX 90 SUITE...
Suite au test du Meade LX 90 (C&E n° 412), l'importateur Paralux s'est engagÈ Þ ajouter des points de contrÒle sur le shifting du miroir primaire et la fixation des poignÈes. Des modifications devraient Ègalement rendre le manuel d'utilisation plus accessible.

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Cette image de M 3 (en bas) a ÈtÈ prise avec un reflex numÈrique. Trois poses de 20 s ont ÈtÈ combinÈes. Les Ètoiles ont une largeur de 4" et un allongement de 40 %. Dans les coins, elles ont une forme de "V" (zoom en haut Þ droite) Þ cause de la coma, dÈfaut optique inhÈrent aux Newton.


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MESURES D'ERREUR PèRIODIQUE
Sur la courbe se dessine une pÈriode principale d'environ 2 min 30 s, mais avec d'importantes variations d'amplitude. En revanche, on oscille entre ± 12", ce qui n'est pas si mal. Notons que d'une monture EQ6 Þ l'autre, on trouve des comportements assez diffÈrents (voir le site www.astrosurf.com/demeautis/ep/eq6.htm
secondes d'arc 16 14 12 10 8 6 4 2 0 -2 -4 -6 -8 -10 -12 -14 -16 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700 750 800 850 900 950 1000 1050 temps en secondes

NOS CONCLUSIONS
Ce tÈlescope est une excellente affaire. Avec un prix de vente exceptionnellement bas, qui oscille entre 1 399 et 1 584 , ce "gros diamÕtre" rÈunit deux caractÈristiques importantes : une monture Èquatoriale motorisÈe sur les deux axes et une bonne optique. Cette derniÕre permet d'aborder sÈrieusement l'observation visuelle et l'imagerie planÈtaire (les images rÈalisÈes dans des conditions atmosphÈriques moyennes en attestent). Elle constitue incontestablement la grande surprise pour un instrument de cette gamme. Mais toute mÈdaille a son revers : la monture souffre d'une finition moyenne et d'une imprÈcision de l'entraÍnement qui limite les possibilitÈs de s'attaquer Þl'imagerie du ciel profond. Nous vous conseillons donc de vÈrifier aprÕs achat si la monture n'induit pas des vibrations. Auquel cas, il vous faut retourner l'instrument au SAV. MÉme quand on sait cela, le Sky-Watcher 254 reste un produit trÕs intÈressant.

sur lequel d'autres EQ6 ont ÈtÈ testÈes). þ cette "macropÈriode" vient s'ajouter une autre oscillation rÈguliÕre de ± 1,5" toutes les 12 secondes, mais elles ne sont pas gÉnantes pour faire de la photographie grand champ. (Courbe rÈalisÈe avec Astrosnap : http://astrosnap.com) Courbe d'erreur pÈriodique

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MESURES SUR LE BANC OPTIQUE
Figure d'Airy
ObservÈe au microscope, la figure d'Airy prÈsente une forme homogÕne. Les mesures nous rÈvÕlent que le rapport de Strehl* est de 0,92 dans l'absolu, et de 0,81 en tenant compte de l'obstruction. Or, au-dessus d'un ratio de 0,8, un instrument atteint la limite de diffraction. C'est donc un trÕs bon rÈsultat, fruit d'une faible obstruction et d'une qualitÈ optique honorable.
* Rapport de Strehl : rapport entre l'Ènergie mesurÈe dans la tache d'Airy de l'instrument testÈ et celle d'un instrument parfait.

Notations
QualitÈ optique MÈcanique de la monture MÈcanique du tube Finitions Visuel Imagerie planÈtaire
nm 94 70 50 30

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MESURES SUR LE FRONT D'ONDE
Le Sky-Watcher 254 est passÈ sur le banc interfÈromÈtrique de la sociÈtÈ Amos*. Les rÈsultats obtenus sont d'un trÕs bon niveau pour un tÈlescope de cette gamme. L'image ci-contre prÈsente l'allure du front d'onde en sortie de l'instrument. En bleu, les creux et, en rouge, les bosses. L'Ècart le plus important entre ces deux extrÉmes (PTV) est de lambda/3,7, soit 149 nm. Et les Ècarts types (RMS) sont de lambda/20, soit 27 nm. Le dÈfaut dominant est un lÈger astigmatisme mis en valeur par la dissymÈtrie Þ 90° des zones rouges et des zones bleues.
mm 116 100

Front d'onde interfÈromÈtrique

Imagerie du ciel profond Rapport qualitÈ/prix

80

Nous avons aimÈ
un prix dÈfiant toute concurrence pour un tel diamÕtre sa simplicitÈ d'utilisation une bonne qualitÈ optique

60

10 -10 -30

40

20 -62 0 20 40 60 80 100 120 mm 140 152

Nous n'avons pas aimÈ
l'instabilitÈ de l'ensemble le suivi imprÈcis de la monture la finition rustique

*Amos est une entreprise d'optiques de prÈcision. BasÈe Þ LiÕge, elle rÈalise les unitÈs auxiliaires de 1,8 m du VLT.

Nous remercions Ronan Bouvier, Erick Bondoux, Axel Canicio (Astrosnap) et MÈdas.
Ont participÈ Þ ce test : Amos, Guillaume Blanchard et Philippe Henarejos.

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