Äîêóìåíò âçÿò èç êýøà ïîèñêîâîé ìàøèíû. Àäðåñ îðèãèíàëüíîãî äîêóìåíòà : http://www.cieletespace.fr/edito/4839_lamerique-abandonne-la-lune?width=400&thickbox=1
Äàòà èçìåíåíèÿ: Sun Apr 10 08:24:23 2016
Äàòà èíäåêñèðîâàíèÿ: Sun Apr 10 08:24:23 2016
Êîäèðîâêà: Windows-1251

Ïîèñêîâûå ñëîâà: horizon
ï'?

L'Amÿrique abandonne la Lune

On ne reverra donc pas de si tÃ?t des hommes sur la Lune. Trente-huit ans aprÃÅs la derniÃÅre expÿdition d'Apollo 17, dans les dÿcors grandioses des collines de Taurus-Littrow, le prÿsident Barack Obama a tranchÿ dans le vif en supprimant le programme Constellation, qui prÿvoyait un dÿbarquement lunaire vers 2020.
Exit donc les lanceurs ArÃÅs 1 et ArÃÅs 5, la capsule Orion et le module d'alunissage AltaÃ?r, toutes piÃÅces indispensables au Meccano du retour conÃu par la Nasa. MÃ?me si une bonne dizaine de milliards de dollars ont dÿjà ÿtÿ dÿpensÿs et que des images d'animation - conÃues sous les deux prÿsidents Bush - laissaient penser que l'engagement de ce programme ÿtait inÿluctable...
Il fallait Ã?tre bien naÃ?f - et ne pas lire Ciel & Espace - pour penser qu'un programme encore mal dÿfini, basÿ pour une large part sur des technologies disponibles et nÿcessairement budgÿtivore, ne pouvait Ã?tre annulÿ. D'autant que, la crise ÿconomique aidant, le programme spatial amÿricain, autrefois si populaire, ne dispose plus dans l'opinion publique d'une image d'intouchable. Pour la Nasa, le retour sur Terre est brutal. D'autant que, pour la premiÃÅre fois depuis 50 ans, le dogme du vol habitÿ est mis à mal.
Certes, la vie de la station internationale est prolongÿe jusqu'à la fin de la dÿcennie - il faut profiter des opportunitÿs scientifiques offertes par cette infrastructure orbitale, qui aura coÃ'tÿ 115 milliards de dollars (1) depuis 35 ans.
Certes encore, le nouveau budget prÿvoit l'ÿtude et la rÿalisation, via des sociÿtÿs privÿes, d'un moyen de transport d'ÿquipages et de fret vers l'orbite basse. Mais, à l'horizon 2025, les astronautes amÿricains n'auront plus de destinations et, peut-�tre m�me, plus de raison d'�tre.
La rupture est violente, mais sans doute nÿcessaire. En partageant la vision des experts du rapport Augustine ("Le programme spatial habitÿ amÿricain est sur une trajectoire non viable. Il perpÿtue la pÿrilleuse pratique qui consiste à poursuivre des buts sans leur attribuer de ressources"), la Maison Blanche adopte aussi une grande partie de leur point de vue sur le futur. Mars reste une destination lÿgitime, "en ligne de mire", mais elle ne pourra Ã?tre atteinte sans la mise au point de techniques innovantes. Sans une rÿvolution totale des moyens du voyage spatial : carburants, moteurs, matÿriaux, systÃÅmes vie, etc. Une nouvelle gÿnÿration de fusÿes et de vaisseaux devra voir le jour pour rendre crÿdible le projet d'une mission internationale vers la planÃÅte rouge.
D'ici là , l'observation de la Terre et de son climat, la surveillance du Soleil, la dÿtection des astÿroÃ?des gÿocroiseurs, l'exploration robot des planÃÅtes et satellites du SystÃÅme solaire, et la mise sur orbite d'observatoires dÿdiÿs à l'ÿtude de l'Univers placent la Nasa au service de la science, du public et de ses dÿcideurs politiques. En mettant la balle "Lune" dans le camp de la Chine et de l'Inde, et en se retirant du terrain, Obama place la Nasa sur une orbite excentrique. On jugera, dans d'autres gÿnÿrations, si elle est le dÿbut d'une rÿvolution copernicienne.

(1) Chiffre estimÿ par Jacques Villain, historien de l'espace.