Comme il est encore difficile d'y croire ! Aprö¨s tant d'annö©es au cours desquelles la station spatiale internationale ne fut que plans virtuels en 3D - sans cesse modifiö©s, au grö© des situations politiques, des budgets et des drames de la navette -, dö©clarations d'intentions et maniö¨re de montrer ses muscles avant de tendre la main, il existe bel et bien au-dessus de nos töªtes un "complexe orbital". Sur les derniö¨res images publiö©es par la Nasa, des photos qui furent prises depuis la navette Discovery dö©but novembre, on voit un Lego gö©ant de poutrelles mö©talliques, auxquelles sont attachö©s de gigantesques panneaux solaires et un entrelacs de bidons, ponts, grue, bras mö©canique et modules divers et variö©s.
Bref, du jamais vu en orbite. Tant dans la forme que dans la taille : l'ö©quivalent en superficie d'un grand stade de foot et quand tout sera terminö©, en 2010, un volume habitable de 1 200 m3... Si tout se passe bien, dö©but dö©cembre, l'ö©quipage d'Atlantis devrait y accrocher un nouvel ö©lö©ment : le laboratoire Colombus. Un laboratoire de recherche trö¨s - trop - attendu, qui est aussi la piö¨ce maö®tresse de la participation de l'Europe ö  la station spatiale internationale (ISS). L'un de nos compatriotes, l'astronaute franö§ais Lö©opold Eyharts, sö©journera alors trois mois ö  bord pour mettre en service le module scientifique et accueillir fin janvier le premier cargo lancö© par Ariane 5, l'ATV Jules Verne. Dix ans aprö¨s le dö©but de sa construction, il y aura donc un vrai morceau d'Europe dans l'ISS. Pour plus d'un milliard d'euros, au moins trois ans de retard, et une leö§on que ne sont pas pröªts d'oublier les responsables de l'Agence spatiale europö©enne : ne plus dö©pendre de la navette spatiale et des seuls ö‰tats-Unis. Lesquels ont d'ores et dö©jö  annoncö© qu'ils cesseraient d'exploiter la station en 2015 pour se concentrer sur l'exploration lunaire... Avec l'ISS, et plus encore au moment oö¹ se concrö©tise notre participation au grand chantier en orbite, l'Europe est tenue d'ö©claircir sa politique spatiale. De parler d'une seule voix pour ne plus risquer d'öªtre l'avant-dernier bidon d'une grande roue cosmique. Aussi fascinante soit-elle !