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N° 430 - 03/2006

- Page 8L'affaire Sirius : Que se passe-t-il autour de l'†étoile la plus brillante du ciel ?
- Page 16Un nouveau satellite espion autour de Mars
- Page 19V†éga, †étoile bicolore
- Page 26La premi†ère exoterre est un monde glac†é
- Page 30L'Europe va chercher de la vie sur Mars
- Page 34Titan, morne Terre
- Page 40†Éloge de l'ombre
- Page 56Rattrapez l'ombre lunaire en Turquie
- Page 58†Éclipse de Soleil : L'†Éducation nationale tire le rideau
- Page 84T†élescope Sky-Watcher MAK 150 HEQ5 Pro Go-To
- Page 96Pourquoi y a-t-il des mar†ées ?
L'affaire Sirius : Que se passe-t-il autour de l'†étoile la plus brillante du ciel ?
Les Anciens la voyaient rouge. Aujourd'hui, elle est blanche. En 2 000 ans, la couleur de l'†étoile la plus brillante du ciel a chang†é. Pour tenter de r†ésoudre cette †énigme tenace, les astrophysiciens continuent d'observer Sirius. Les derni†ères images de l'astre, obtenues au Chili et avec Hubble, indiquent que la solution sera sans doute plus exotique que pr†évu.
La cause est d†ésormais presque entendue : Sirius, l'†étoile la plus brillante du ciel nocturne, n'a pas de deuxi†ème compagnon stellaire. Dans un article †à para†ître dans Astronomy & Astrophysics, Jean-Marc Bonnet-Bidaud, astrophysicien au CEA (et conseiller scientifique de Ciel & Espace), fait †état des recherches qu'il a men†ées autour de l'astre phare des nuits d'hiver, notamment gr†âce au t†élescope de 3,6 m de l'ESO (au Chili). Les clich†és †à haute r†ésolution, pris dans l'infrarouge au moyen d'une optique adaptative, sont sans appel : il n'y a pas de naine rouge, de naine brune ou de plan†ète g†éante dans le voisinage de Sirius. L'une des images, obtenue en 2001, montre bel et bien Sirius B, une naine blanche de la masse du Soleil, d†écouverte en 1862, mais rien d'autre. "Nous n'avons pas vu d'astre assez massif pour justifier un changement de couleur de Sirius voici 2 000 ans", conclut Jean-Marc Bonnet-Bidaud.
L†à se situe le nŠÓud du probl†ème. Depuis plus de deux si†ècles, des astronomes aussi †éminents que John Herschel, Fran†çois Arago ou Alexander von Humboldt tentent de comprendre ce qui a pu se produire sur Sirius aux temps anciens. En effet, les rapports de plusieurs observateurs ou po†ètes grecs et romains de l'Antiquit†é comme Ptol†ém†ée, S†én†èque, Pline, Aratus, Cic†éron ou encore Hom†ère concordent tous sur un point : †à leur †époque, Sirius brillait d'un bel †éclat rouge. Exactement comme B†ételgeuse ou Antar†ès. Or, aujourd'hui, cette †étoile de 2,14 masses solaires, situ†ée †à seulement 8,61 ann†ées-lumi†ère dans la constellation du Grand Chien, scintille d'un blanc l†ég†èrement teint†é de bleu. Que s'est-il pass†é entre-temps ?...
Titan, morne Terre
Plus d'un an apr†ès la descente du module europ†éen Huygens sur le plus gros satellite de Saturne, les scientifiques cherchent toujours les mol†écules pr†ébiotiques complexes qu'ils esp†éraient d†écouvrir. Si Titan ressemble †à la Terre, c'est surtout par son atmosph†ère et sa tectonique.
"Nous n'avons pas vu de vie macroscopique †à la surface de Titan." Par cette boutade, l'exobiologiste Fran†çois Raulin se r†éjouit de la long†évit†é dont a fait preuve Huygens †à la surface de Titan. En effet, le 14 janvier 2005, le module europ†éen a surv†écu 1 h 13 min par - 180 ˆC sur le sol glac†é du plus gros satellite de Saturne. Et pendant ce laps de temps, sa cam†éra a inlassablement envoy†é des images du m†ême paysage, fait d'un sol plat, sombre, constell†é de galets blancs et... totalement fig†é. Simultan†ément, plusieurs instruments ont effectu†é des mesures qui, coupl†ées †à celles obtenues au cours de la descente de 2 h 27 min en parachute dans une †épaisse atmosph†ère orang†ée, permettent de dresser le premier portrait d†étaill†é de Titan. †À ce titre, la plaisanterie de Fran†çois Raulin sur l'absence de vie †à la surface n'est pas anodine. Car bien avant le lancement de la sonde Cassini et du module Huygens vers Saturne, en octobre 1997, Titan †était pr†ésent†é par les chercheurs comme "une Terre pr†ébiotique au cong†élateur". Entendez par l†à une plan†ète poss†édant tous les ingr†édients chimiques n†écessaires †à l'apparition de la vie. Seul hic : le froid y est si intense qu'il semble s'opposer †à toute †éclosion du vivant...


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