Supernova de 1006 : L'Am†érique apporte sa pierre

Le mill†énaire de la supernova de 1006 - la plus brillante jamais observ†ée - est marqu†é par une nouvelle d†écouverte. Une pierre grav†ée, trouv†ée dans un parc de l'Arizona, serait la premi†ère preuve que l'†év†énement a †ét†é vu du continent am†éricain.

Au printemps 1006, la plus brillante supernova de l'histoire illuminait la vo†¨te c†éleste. Astronomes europ†éens, arabes et asiatiques consignent l'†év†énement. Mille apr†ès, John Barentine, de l'observatoire d'Apache Point (Nouveau-Mexique), vient de lui trouver d'autres t†émoins : les Indiens Hohokams, qui v†écurent du IVe au XV_e si†ècle en Arizona. Leur t†émoignage tient sur une pierre du parc r†égional de White Tank Mountain. Un scorpion et une †étoile †à huit branches, entour†és par d'autres †él†éments plus petits, sont notamment grav†és sur cette roche. Or l'astre est apparu dans une constellation voisine du Scorpion, le Loup. Pour John Barentine, cette gravure indienne symbolise la supernova de 1006. Une reconstitution du ciel d'Arizona de l'†époque montre que l'observation est plausible. Reste †à trouver si le Scorpion †était effectivement une constellation pour les Hohokams.
Co†ïncidence ou non, l'astre surgi dans le ciel en 1006 avait de quoi marquer les esprits. D'une magnitude maximale de - 7,5, son †éclat est †à mi-chemin entre celui de V†énus et d'un quartier de Lune. Il reste visible plusieurs mois, voire plusieurs ann†ées †à certains endroits, avant de dispara†ître. Tous les t†émoignages concordent peu ou prou quant †à la date de son apparition : la lumi†ère de l'†étoile qui a explos†é a atteint la Terre autour du 1er mai 1006. L'astronome †égyptien Ali ibn Ridwan la d†écrit comme "un grand corps rond, 2,5 †à 3 fois plus grand que V†énus, aussi brillant qu'un quart de la Pleine Lune". En Europe, plusieurs observateurs pensent qu'il s'agit d'une com†ète, mais ne mentionnent aucune chevelure ni mouvement. Au Japon, l'astre est not†é comme blanc bleut†é. Les Chinois, qui le voient varier d'intensit†é, le disent jaune. Un signe de prosp†érit†é pour eux. En revanche, pour les Arabes comme pour les Europ†éens, cette apparition est de mauvais augure, annonciatrice de guerres et de famines...
Pr†ès de mille ans plus tard, en 1965, deux astronomes australiens r†éussissent †à localiser les vestiges de ce cataclysme stellaire : c'est une coquille de gaz, large de 70 ann†ées-lumi†ère, qui grossit †à la vitesse de 2 900 km/s. Une datation pr†écise de la roche de White Tank Mountain doit confirmer si ses gravures sont, elles aussi, un souvenir de la supernova de 1006.

Myriam D†étruy