Les dimanches 23 et 30 mars prochains, les citoyens franÃais sont appelÿs à voter pour leurs reprÿsentants locaux. Ã? l'issue du scrutin, 36 681 nouvelles ÿquipes municipales seront amenÿes à gÿrer nos communes. Si l'attention des analystes politiques se focalise sur les grandes villes, comment oublier que 31 566 d'entre elles ont moins de 2 000 habitants. Et que ce sont des hommes et des femmes, dÿvouÿs au service du public, qui, pendant six ans, vont dÿcider des travaux d'assainissement, de l'emplacement des parkings, des subventions aux associations locales, de milliers de rÿglages fins d'une vie en commun, dont l'ÿclairage des rues, des places, des lotissements et des ÿdifices publics. Vous me voyez venir ?
Quelle plus belle opportunitÿ, avant longtemps, de poser LA question aux candidat(e)s au fauteuil de premier magistrat de la citÿ : "Quelle politique comptez-vous conduire, en matiÃÅre d'ÿclairage public, pour limiter la pollution lumineuse et permettre à la sociÿtÿ de conserver le spectacle naturel de la voÃ'te ÿtoilÿe, comme un patrimoine essentiel et transmissible à toutes les gÿnÿrations ?" Il faut se souvenir que le maire et son conseil municipal sont les donneurs d'ordres en matiÃÅre d'installation, de rÿnovation et fonctionnement de l'ÿclairage urbain. Il peut faire le choix de lampadaires qui n'ÿclairent que la chaussÿe, d'ampoules à basse consommation qui n'ÿmettent que dans certaines longueurs d'onde, et d'un systÃÅme de veille rÿglÿ pour laisser vivre la nuit en son royaume, quand l'honnÃ?te citoyen dort. Mieux encore, il peut au sein d'intercommunalitÿs, de parcs locaux ou rÿgionaux, adhÿrer à une charte, à un principe environnementaliste qui revendique de protÿger les espÃÅces gÃ?nÿes dans leurs activitÿs nocturnes par le dÿbordement des lumiÃÅres artificielles. Sans pour autant crÿer des "rÿserves de ciel noir", dont la dÿnomination suggÃÅre qu'elles consacrent une impossibilitÿ à faire respecter dans le paysage de nos campagnes, littoraux et montagnes, l'alternance jour/nuit. Bref, les pouvoirs du maire sont, dans cette affaire, essentiels.
Dernier argument, et de taille : que saurions-nous de notre position dans l'Univers, de notre place dans le SystÃÅme solaire, si le ciel nous avait ÿtÿ inaccessible ? Comment montrer aux enfants qui nous succÿderont, sur une planÃÅte transformÿe par l'activitÿ humaine, la grandeur et l'ÿloignement des autres mondes ? Qu'il n'y a pas de Terre de secours, mais que sur ce "vaisseau spatial" unique, tout est à disposition pour changer de cap ! En baissant la lumiÃÅre dans la cabine, les instruments de navigation s'ÿclairent et les ÿtoiles apparaissent... On compte sur vous, monsieur le maire !